MUZUNGU

Description.

Muzungu est une série de compositions originales qui illustre l’Afrique et plus particulièrement l’Afrique Centrale. La conception de ce CD s’étale sur assez une longue période : ’The Soaring Hawk’ date de 1985 alors que d’autres morceaux tels que ‘Sicap Amitié’ sont tout récents. Si j’ai mis aussi longtemps pour finaliser ce CD, c’est d’une part parce que j’avais fait le choix de d’abord privilégier des travaux en collaboration avec d’autres musiciens, mais aussi parce que je n’étais pas satisfait de mon jeu de guitare d’il y a quelques années, particulièrement dans les morceaux de style congolais

Muzungu veut dire ‘l’homme blanc’ en swahili, la langue la plus parlée de l’Afrique de l’Est. Il s’agit en effet d’une musique d’inspiration africaine mais vue par un Européen. J’ai puisé dans les musiques traditionnelles d’Afrique mais j’y ai ajouté beaucoup d’éléments venants du jazz, des musiques folkloriques européennes voire même du classique.

L’influence africaine se marque essentiellement dans le support rythmique des morceaux, avec un rythme différent pour chacun d’entre eux, immédiatement identifiable par quelqu’un qui connaît cette culture. Mon jeu de guitare s’inspire aussi très largement des différentes musiques urbaines d’Afrique

Le jazz est dans le choix des instruments tels le sax, le trombone ou le piano, ainsi que dans la manière de jouer les thèmes musicaux et de conduire les improvisations.

L’apport ‘musiques européennes’ est dans la conception générale des morceaux qui sont très stricts au niveau écriture, avec plusieurs couches musicales simultanées ou en contrepoint, une variation dans les couleurs musicales et un développement du thème en diverses variations.

Tous ces éléments se retrouvent à doses variables dans les différents morceaux, mais constituent néanmoins, je l’espère, un ensemble cohérent.

Pour ces enregistrements j’ai bénéficié du talent de beaucoup d’excellents musiciens, venant d’horizons divers. Je les remercie ici pour leur apport et la manière où ils ont transformés mes partitions en émotions.

1. 1Kabambi
   Le morceau d'ouverture a été écrit à mon retour du Zaïre en juin 1989. Il s'appuie sur le rythme du mutuashi (des Balubas du Kasaï). Il est conçu comme une longue impro/variation de sax sur un thème plutôt festif voire exubérant . Il traduit bien l'état d'esprit un peu exalté où j'étais au retour de ma première expérience africaine.
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2. 2Pleine Lune
   Cette composition doit son origine a un très curieux rythme que j'ai découvert lors d'un mini-concert de danses et percussions à Kinshasa. Ce rythme (dans l'impossible mesure de 4 ½ !), m'avait tellement fasciné que j'en ai tiré ce morceau, que j'ai commencé en pleine nuit à Kinshasa, d'où son premier titre 'A Night in Kinshasa'. Par la suite le morceau a évolué avec des parties plus jazz dont les solos de sax et de piano Le rythme est originaire de la région Mongo (au centre du Congo) et j'y ai trouvé cohérent d'y adjoindre, comme cerise sur le gâteau, un mini-chœur de Pygmées, qui résident dans cette région
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3. 3The Atlantic Crossing
   Un des faits marquants de l'histoire de la musique a été cette traversée de l'Atlantique imposée aux esclaves africains qui a permis la diffusion de la musique noire sur tout le continent américain et tous les métissages qui en en sont issus. Dans le cas de cette composition il s'agit d'un mélange Afrique centrale - Brésil auquel j'ai ajouté une partie médiane flûte-cor anglais plus inspirée du courant jazz ECM des années 80.
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4. 4Fetnat
   Il parait que dans les ex-colonies françaises, les nouveaux-nés africains recevaient le prénom du saint du jour dans le calendrier officiel de la république. Ce qui faisaient des natifs du 14 juillet, des Fetnat (abréviation de fête nationale). Ce morceau a la particularité de reprendre tous les éléments du soukous congolais mais en les modifiant : ce n'est ni le jeu de guitare, ni le jeu de basse, ni le jeu de caisse claire typique du genre mais des variantes, jamais encore combinées à ce jour. Le pseudo-soukous, peut-être un nouveau style ?
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5. 5Le Paysdes 1000 Collines
   Le nom 'Pays des 1000 Collines' est donné indifféremment au Rwanda ou au Burundi , mais quand même plus ces derniers temps au Rwanda. Dans mon histoire personnelle c'est néanmoins le Burundi et ses célèbres tambourinaires qui ont attiré en premier mon attention, d'où ce morceau composé en 1991. J'ai gardé le titre original, même s'il peut prêter un peu à confusion. Cette composition s'inspire très largement des motifs rythmiques des tambours, avec des ajouts de marimba et de cordes et enfin une touche de jazz lors du solo de sax.
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6. 6The Soaring Hawk (remix 2012)
   Ce morceau est le plus ancien de CD, puisqu'il fut composé dans une période particulièrement solitaire de ma vie en 1985. Je l'ai africanisé plusieurs année après en ajoutant une rythmique sur base de derbouka et tambours basse. Le titre est un jeu de mots sur mon nom où je m'imaginais planant au dessus de l'agitation humaine tel un faucon dans le ciel. La tentation de l'ermite en quelque sorte.
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7. 7Kenize (remix 2012)
   J'ai commencé à m'intéresser à la musique rwandaise en 1996, et notamment aux danses traditionnelles de femmes, dont la grâce est en complet contraste avec les danses d'hommes. Le rythme et les sons de ce morceau évoquent ces danses, avec les sonnailles attachées aux chevilles des jeunes filles . La mélodie, par contre, n'a rien de rwandais, pas plus que le titre, qui évoque quelqu'un qui m'était cher à l'époque.
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8. 8Matonge (remix 2016)
   Matonge est le nom du quartier africain de Bruxelles, par analogie avec le quartier du même nom à Kinshasa.. Ce morceau est un hommage à la rumba congolaise classique avec ses trois parties : thème 1, thème 2 et puis sebene. La mélodie du sax vise à reproduire le phrasé et la ligne mélodique très ornementée typique des chansons congolaise.
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9. 9Cherie / Sicap Amitié
   La première partie de ce morceau est basée sur une mélodie traditionnelle sénégalaise, popularisée notamment par Baaba Maal sous le nom de Chérie. La deuxième partie est une composition originale autour du rythme du mbalax, qui porte le nom de l’un des quartiers de Dakar. (J'ai repris ce titre avec l'Orchestre Toubab dans un arrangement légèrement différent)
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